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Cet été La Libre Belgique a publié une série thématique sur “Une faillite, un succès”. L’occasion pour la journaliste Ariane van Caloen de présenter le témoignage de l’entrepreneur Jorge Da Silva, patron de Studio Francine, qui a réussi à relancer son business après avoir connu de grosses difficultés. Beau focus sur notre partenaire Brusoc  : ” Les deux vies de Studio Francine”

Extraits :

“On y entre par un grand porche, un peu sombre, le long du boulevard du Jardin-Botanique, à Bruxelles. Et on découvre la “caverne d’Ali Baba”, selon l’expression de certains clients. (…)” Ce lieu, aux antipodes de l’architecture très design des Apple Stores, s’appelle Studio Francine. Un nom un peu désuet, qui a déjà laissé croire à l’une ou l’autre épouse jalouse que son mari y faisait des galipettes plutôt que des emplettes.

“Ce magasin, dirigé et détenu depuis dix ans par Jorge Da Silva, a connu un passé tumultueux. L’histoire commence avec Francine, une des premières femmes photographes en Belgique, qui ouvre boutique dans le Passage 44. Diplômé de l’Inraci, Jorge Da Silva y est engagé comme vendeur.(…)”

Atteinte d’un cancer, Francine s’éloigne du magasin et ne voit pas que son fils dilapide les bénéfices engrangés. Quand elle reviendra, à 76 ans, il sera trop tard. La faillite est inéluctable. Les deux vendeurs font une offre. C’est Jorge Da Silva qui l’emporte. Il offrait moins que son collègue mais proposait de payer tout d’un coup. Il pose deux conditions : garder le nom et le numéro de téléphone, car facile à retenir.

Pour constituer la SPRL, il a besoin de cash. Il fait appel à sa famille, à son père mais aussi à sa fille. Ce n’est pas encore assez. Il contacte Brusoc, l’entité au sein de F inances.Brussels qui aide les petites entreprises à se développer . “ Brusoc m’a vraiment aidé à faire un plan comptable, à bien réfléchir à la clientèle que je voulais toucher. Elle m’a accordé un prêt sans garantie de 25 000 euros ” , raconte Jorge Da Silva. Lequel y voit un calcul gagnant pour les autorités publiques: Brusoc (qui dépend de la Région bruxelloise) préfère faire des prêts à ce type d’entrepreneur que de lui payer le chômage.

Quand les banques rechignent à faire crédit (…) C’est Brusoc qui va l’aider à quitter le magasin du Passage 44, qui était dans “ un état épouvantable ” , et à trouver cette ancienne et très spacieuse maison de gendarmes (datant des années

1830) qui était à l’abandon. Il y signe un bail emphytéotique (33 000 euros par an) et y entreprend de coûteux travaux (près de 1 million d’euros).

Pendant un certain nombre d’années, il vit avec l’impression de “ ne rien gagner et de travailler juste pour le personnel ”, se contentant d’un “ salaire de misère ” de 1 500 euros par mois. “ Car je veux que la société avance ”, dit -il.

Son obsession, c’est d’attirer des acheteurs potentiels chez Studio Francine pour en faire des clients. D’où son idée qu’il avait vue ailleurs d’organiser des cours, que ce soit de photo ou d’informatique, qui se terminent au restaurant.

Créer des liens grâce à la convivialité fait partie de sa marque de fabrique. (…)

A 50 ans, et dix ans après la reprise, il commence à “ sortir la tête hors de l’eau ” . Mais la partie n’est pas encore tout à fait gagnée. “ A 60 ans, quand j’aurai remboursé les prêts, je serai tout à fait cool. ” D’ici là, il continuera à mener une vie sans relâche.